Sexe, mensonges et banlieues chaudes, de Marie Minelli
179 pages
Editions de la Musardine
Parution : 20 mars 2014
4ème de couverture :
Sara vit à Neuilly avec son fiancé, Amaury de Saint-Sauveur.
Entre les brunchs avec ses copines futiles et son boulot à la fondation pour les Femmes du monde,
dirigée par sa belle-mère, elle ne se sent pas à sa place et décide de gagner sa liberté.
Afin
de décrocher le job de reporter TV qui la mènera à l’indépendance
professionnelle,- elle se fait passer pour une Marocaine vivant en
Seine-Saint-Denis.
C’est là que son chemin croise celui du mystérieux
Djalil… Et si son salut se trouvait de l’autre côté du périph’ ?
Peut-elle décemment quitter sa vie confortable à Neuilly pour aller
vivre avec ce banlieusard qui ne lui promet rien ?
Ici la Lecturienne, je vous retrouve pour vous parler d’une nouvelle publication des éditions de la Musardine : Sexe, mensonges et banlieues chaudes de Marie Minelli.
Ce livre est annoncé comme une comédie érotique et romantique :
comédie, oui ; romantique, si on veut ; érotique : vraiment sans plus.
Dans
ce roman nous suivons Sara Bastide-Rubinstein, dont les parents sont
multimillionnaires. Une de ces filles qui dépensent sans compter, où le
luxe est normal, où les fêtes et les obligations de paraître sont
multiples. Une de ces filles qui pensent que leur vie est parfaite et
que toutes les filles du monde les envient.
Mais Sara n’est pas vraiment
une de ces filles creuses et superficielles, qui n’attendent que
d’épouser un homme riche pour profiter de la vie. Elle sait que si sa
mère et sa grand-mère ont réussi à pousser les portes de ces milieux
très fermés c’est grâce à leur travail acharné. Elle a donc fait des
études de journalisme, mais n’est actuellement qu’illusoirement
embauchée dans la fondation de sa belle-mère Hombelline de
Saint-Sauveur. Sara fréquente son fils, Amaury, depuis l’école primaire,
ils sont en couple depuis tellement d’années qu’il apparaît évident aux
yeux de tous qu’elle est la future Madame de Saint-Sauveur.
Mais
Sara ne l’entend pas ainsi, elle se sent prisonnière de son couple, de
sa belle-famille, explose d’être la « fille de ». Elle rêve d’une vie à
elle, où elle serait maîtresse de son destin.
Et pour cela rien de tel qu’une candidature à CV anonyme !
Pour
moi, il y a dans ce livre trop de clichés sur la vie de la jeunesse
dorée des beaux quartiers ne vivant que de fêtes et d’orgies. Comme si
ces jeunes ne s’intéressaient à rien d’autres que de leurs petites
personnes, ce qui est sûrement vrai pour certains, mais certainement pas
le cas de la totalité. Les descriptions de ce milieu sont effleurées,
fantasmées, ce qui les rend peu crédibles, à mes yeux en tout cas.
Ces
imprécisions de décor, sont accentuées par le fait qu’il y a, au final,
très peu d’érotisme dans ce livre. Le sexe n’est pas tellement présent
tout en étant omniprésent. Les personnages passent peu à l’acte et quand
ils le font, c’est très cru. Pas d’érotisme, pas d’attente grandissante
qui entraînerait le lecteur dans l’excitation des protagonistes. Non,
l’auteur va droit au but. Les descriptions sont trop abruptes. Dommage.
Il
est intéressant c’est de voir ce personnage de Sara qui se cherche. Il
est temps pour elle, à près de 28ans, de se trouver et de savoir ce
qu’elle veut faire de sa vie. Elle analyse qu’elle n’est pas heureuse
avec Amaury.
Un instant pourtant, j’ai cru qu’elle allait changer
d’avis et simplement réorienter son couple vers quelque chose qui la
satisferait plus, mais non. Elle préfère lui tourner le dos, repartir à
zéro. Mais toute cette partie n’est pas très claire non plus. Il y a un
saut dans le temps de trois mois, où sa situation professionnelle
devient fantastique, mais comment ? pourquoi ? pourquoi n’a-t-elle pas
pu obtenir cette place auparavant ?
Ce livre est vraiment trop
imprécis, beaucoup d’éléments sont survolés, par facilité peut-on
supposer. Rien ne s’ancre dans la réalité et pourtant on voudrait nous
faire croire que si.
Il est difficile de croire que Sara et Amaury
puissent être ensemble depuis tant d’années, vivre sous le même toit et
avoir partagé tant de choses.
Si on retire les quelques scènes de sexe, moins de dix pages, on se retrouve avec un livre très moyen de chick-lit.
Un
lecture moyenne, l’écriture fluide de l’auteur est agréable à suivre,
mais rien ne tient vraiment la route, un certain nombre d’informations
sont téléphonées, d’autres sont données sans nécessité et en vrac. Trop
de fouillis, d’approximations, font que ce texte reste médiocre.
Par contre je dois reconnaître que j’ai beaucoup aimé la couverture, simple mais joliment travaillée.
« Comme
s’est difficile de se forcer à désirer quelqu’un, et comme c’est
déprimant de se dire qu’on ne fera l’amour qu’avec cette personne qu’on
ne désire pas, tout le reste de sa vie… »
« J’ai été dure avec
lui… Son torse musclé et imberbe, ses cheveux dorés, son style so
british, ses attentions envers moi… Il n’est pas si mal, en fait.
N’importe quelle fille du quartier serait comblée de l’avoir pour prince
charmant. D’ailleurs, n’importe quelle fille de n’importe où serait
honorée d’épouser Amaury de Saint-Sauveur. »
« Peut-être
avais-je besoin de cette période de transition, d’être un peu à eux deux
pour n’être vraiment à personne, à personne d’autre que moi-même. »
J'ai reçu ce livre en partenariat avec les éditions de la Musardine et le forum Have a Break, Have a book, et je les en remercie.
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