mercredi 2 juillet 2014

Les contes de 5ème étage - Vincent Palacio

Les contes de 5ème étage, de Vincent Palacio

environ 300 pages affichées sur ma liseuse
Editions House Made of Down
Parution : Novembre 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
7 petits contes baroques qui dépeignent la vie de personnages gentiment pathétiques et parfaitement losers. Cependant, le style de Palacio n’est jamais triste ou pessimiste. On s’amuse toujours de cette vie misérable que mènent ses personnages : un rocker à l’égo démesuré, une mamie aux supers pouvoirs, un loup minable qui gâche sa vie et celle des autres, un amnésique qui a coulé une chape de béton sur son passé ou encore un VRP aux rouflaquettes ringardes qui vend des déambulateurs aux vieux de la campagne.
Si tout est drôle dans ce melting-pot négligé et fourre-tout, on n’oubliera pas de se poser au moins une vraie question philosophique :
Qui se souviendra d’Elvis dans 100 000 ans ? 

     Le résumé me paraissait prometteur ... mais hélas .... grosse, grosse, grosse déception ! Cela faisait un bail que je n'avais pas avalé une lecture aussi indigeste et inutile. J'ai du me faire violence pour aller jusqu'à la fin de ce recueil.

     La déception est d'autant plus grande que j'ai adoré le prologue : l'écriture y est fraîche, entraînante et décalée juste ce qu'il faut. Mais hélas la suite n'a plus rien à voir. 
    J'ai beaucoup aimé cette idée d'un mec un peu paumé, qui vit au sommet d'un phare en pleine ville, dont l'appartement héberge deux fantômes et qui écrit pour passer le temps. Jusque là, tout va bien : c'est original.     Mais malgré le fil conducteur qui serpente à travers le livre, qui permet de passer d'une histoire à une autre, je n'ai pas réussi à accrocher aux idées développées.
 

    Le chapitre intitulé "Rock & roll Mustang" a trouvé grâce à mes yeux, car il se slame. Oui, oui, vous avez bien lu : à haute voix, le rythme nous entraîne sur un slam. Toutefois je ne sais pas si cela est volontaire, car le rythme se casse et se perd sur le dernier quart de l'histoire. Dommage. De quoi parle cette nouvelle ? de musique mais sinon ... je me rends compte que rien d'autre ne m'a marqué... ah si, un histoire de nana et de groupe, je crois...

    L'histoire du "fantôme noir" s'étale sur près de la moitié du recueil pour ne raconter son histoire que sur les cinq dernières pages. Avant ce n'est qu'une suite d’événements sans intérêts, ni importances, ni pour le lecteur, ni pour le récit, où l'auteur vient exprimer, au plein milieu, à grand renfort d'effets capillo-tractés, un avis sans rapport,. Bref on nage en plein vide intersidéral, avant de plonger tête la première dans un délire qui nous laisse froid, pour ne pas voir où l'auteur veut au final, en venir . Triste.

    La Nouvelle est un style très pointu, qui demande précision, justesse, et synthèse. Ici, l'auteur fait tout le contraire, les informations sont éparses, trop nombreuses, creuses et parfois même dénuées de logiques. Les descriptions se multiplient sur des pages, sans que l'on sache vraiment ce qu'il décrit. Il passe d'une action à une autre sans crier gare, sans logique ni cohérence.
 

    Certes il est clair que Vincent Palacio se revendique un style personnel, lourd, avec beaucoup de descriptions et des histoires qui partent dans les délires les plus fous. Cependant, le délire doit être cohérent, construit et, quelque part : justifié. On ne peut même pas parler d'absurde : les textes donnent plutôt l'impression d'avoir été écrit sous influence, sous emprise, ou appelez cela comme vous voulez ; avec un esprit chargé de vapeurs de drogues. Ce genre de textes qui paraît génial sur le coup, mais qui, relus à tête reposée, ne valent plus grand chose.

    Un autre chose qui m'a gênée, c'est l'utilisation de la langue : il n'y a pas de cohérence, un passage peut être écrit de façon des plus familières, avec des expressions comme "du caca même pas bon à être mangé" à des passages plus philosophique où l'on croise des mots comme "démiurge". Lors de l'écriture d'un texte, il faut choisir un niveau de langage et s'y tenir, pas en changer d'un paragraphe à l'autre !
    Quant à la façon de faire des phrases, et utiliser la ponctuation... aïe.


     Je suppose qu'à travers ces textes, Vincent Palacio cherche à nous montrer l'inutilité de l'homme, le vide de sa vie, de son absence d'avenir et d'ambition, de son refuge dans un petit confort vain et pathétique. Mais pour moi, ses textes sont vides, les traits des personnages sont creux, comme si l'auteur n'avait qu'un mépris pour eux, alors qu'il ne vaut pas mieux qu'eux (en supposant que l'auteur parle de lui dans le prologue). Ce recueil est des plus pessimistes, mais j'irai plus loin, je le trouve injuste et méchant. Oui, méchant envers une humanité qui n'a pas demandée à être dépeinte par sa plume, qui peut apprécier cette vie qu'il peut mépriser, et qui survit grâce aux petits bonheurs qu'elle découvre dans les plus petites choses du quotidien.

    Ce texte mériterait un avertissement, car il mentionne sans cesse les drogues, dures ou non, et contient une sexe de masturbation crue.
    Ainsi qu'un avertissement envers les personnes sensibles, car il n'est pas adapté à des âmes sensibles ou à un jeune public. Bref un texte pour adultes blasés. A quand le coffret cadeau incluant la corde ?

    J'ai tout à fait conscience d'être très dure envers ce texte, mais je me suis tellement pris la tête à le lire et à essayer de le comprendre, que j'estime en avoir le droit. Il y a un tel embrouillamini de choses inutiles et absurdes, tellement d'incohérences, tellement peu de travail de construction dans ce recueil, tellement de violence inutile, ... que ma lecture a été un vrai calvaire. Et bien que celle-ci soit encore fraîche, à peine 48h, il ne me reste rien de ce livre, sinon l’incompréhension la plus totale sur le fait que ce recueil ait pu être publié, et sur les intentions de l'auteur à nous servir un assemblage aussi indigeste de mots.
    J'estime avoir perdue les heures que cette lecture m'aura demandée, et je les regrette amèrement.

    "La crasse, c'est ce que tout le monde partage ici. Une fine pellicule de saleté recouvre la plupart des habitants. Elle tien chaud comme un sac de couchage. Elle fait partie de nous. A chaque fois que je quitte la ville, c'est la même chose. Au bout de quelques jours, elle me manque."

    "La différence entre nous et les rats, c'est qu'ils ne touchent pas de salaire. Et qu'ils sont un peu mieux élevés. Ils se compliquent un peu moins la vie. Pour eux, faut manger. Le reste, c'est du détail."

    "Bon bah voilà, c'est le moment de raconter mon histoire de fantôme. Çà fait toujours bien une histoire de fantôme dans un livre à succès."

  J'ai reçu ce livre en partenariat avec les éditions House Made of Dawn et le forum Have a break, have a book.

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